Interviu Jean-Pierre Longre

6 ian., 2023 | Interviuri

Continuăm seria interviurilor Oriunde, cu români faini la Lyon. Numai că de data aceasta avem invitat un francez, care este însă mai român și a facut mai multe pentru România decât mulți conaționali de-ai nostri. Jean-Pierre Longre este un mare prieten al României. Și-a dedicat românilor o mare parte a vieții, totul în mod benevol și discret.

 Iată interviul:

Bonjour Jean-Pierre, c’est le premier entretien que L’association Oriunde (Partout) publie en français. Nous vous remercions pour votre bienveillance. Première question s’il vous plait : Vous êtes né où ?

  • Je suis né à Lyon.

En quelques mots, quel a été votre parcours professionnel avant prendre la retraite ?

  • J’ai été professeur de Lettres, d’abord dans l’enseignement secondaire (collège et lycée), puis à l’Université, comme enseignant chercheur en Littérature française et francophone.

Vous avez eu des étudiants roumains ? Si oui, vous avez observé des différences culturelles entre les étudiants roumains et les étudiants français ?

  • Oui, j’ai eu des étudiants roumains, en licence et en master, mais aussi en doctorat. J’ai dirigé les thèses de quelques doctorantes roumaines. Il me semble que les étudiants roumains sont très sérieux, très scrupuleux dans leurs travaux et leurs recherches, sans doute parce qu’étant hors de leurs frontières et de leur langue maternelle ils veulent absolument réussir, et aussi à cause de leur formation initiale.

 

Comment vous avez intégré l’Association Rhône-Roumanie ?

  • En 1993, trois présidentes d’associations du Rhône œuvrant dans le cadre d’Opération Villages Roumains (Mmes Claude Chauvin, Christine Ferré, Geneviève Hector) ont voulu créer une coordination des associations en lien avec la Roumanie. Comme ma femme Françoise et moi avions déjà fait deux séjours en Roumanie depuis juillet 1990 et y avions de très bons amis (notamment dans la région de Brasov), et que nous avions reçu des Roumains à Lyon, nous avons participé très volontiers à la création de Rhône Roumanie.

 

D’où vient cette passion pour la Roumanie ? Vous n’avez pas d’intérêts personnels là-bas (propriétés, intérêts financiers, enfants délocalisés en Roumanie, etc.)

  • Non, aucun intérêt matériel ou familial ! Simplement, c’est un pays où nous avons été très chaleureusement accueillis, où nous nous sommes faits des amis, et dont nous avons visité avec beaucoup de plaisir un certain nombre de belles régions et de belles villes. Nous y avons aussi plusieurs fois emmené des amis français pour leur faire découvrir le pays.

 

Quelles ont été les fonctions que vous avez occupées dans l’Association Rhône-Roumanie ?

  • Après quelques années dans le Conseil d’Administration, je suis devenu président pendant une quinzaine d’années. Durant longtemps, ma femme et moi, aidés de quelques membres de l’association, avons réalisé le « Bulletin de liaison de Rhône Roumanie » (journal papier), comprenant un éditorial, des actualités, des nouvelles culturelles, des documents et articles divers.

 

Quelles sont vos 3 plus grandes réalisations/motifs de fierté en tant que président de l’Association Rhône-Roumanie ?

  • 1- Francophonie ; pendant de nombreuses années, nous avons œuvré pour la francophonie en Roumanie, notamment en invitant des professeures roumaines de français pour des stages, des visites, des cours…, et en abonnant des classes à des revues françaises.
  • 2- Expositions : en 1998, lors de la venue à Lyon de l’équipe de foot roumaine à l’occasion de la Coupe du Monde, nous avons organisé des représentations de danses folkloriques par une troupe roumaine à la Maison de la Danse, ainsi qu’une belle exposition d’œuvres roumaines à l’Hôtel de Ville de Lyon, en collaboration avec l’association Echange-Roumanie. Et du 10 au 18 septembre 2004, Chapelle Sainte-Marguerite – Sainte-Foy-lès-Lyon, une grande exposition d’œuvres du peintre Dumitru Mosor, peintre invité, ainsi que les oeuvres de Sorin Novac, Catinca Popescu, Valeriu Susnea et Ionita G. Andron (organisation principale : Christine Ferré, Françoise Longre, Nicolas Comsa).
  • 3- En 2013, pour les 20 ans de l’association, nous avons organisé une « semaine roumaine » à Lyon : cinéma, rencontre littéraire, conférence historique, ateliers, concert, le tout dans des lieux importants (bibliothèque de la Part-Dieu, mairies de 3e et 7e arrondissements etc.).
  • Et il y a tout le reste, faits plus ponctuels, rencontres diverses, aides apportées à des écoles roumaines, spectacles folkloriques ou théâtraux, manifestations culturelles et repas chaque année pour la Fête Nationale du 1er décembre etc. Les assemblées générales ont été aussi l’occasion de rencontres avec des personnalités (consuls, responsables de l’ICR de Paris, présidents de diverses associations…).

 

Je sais que vous avez offert de cours de français en Roumanie. Dans quelles universités ?

  • Les universités de Bucarest, Iaşi, Suceava (j’y ai participé aussi à des colloques et soutenances de thèses). Et aussi à Targoviste, dans le cadre d’une « maison francophone », avec d’autres membres de Rhône Roumanie (Françoise Longre, Christine et Jean-Claude Ferré).

 

Quelles sont les différences culturelles entre les roumains et les français que vous avez remarquées ?

  • Il y a des ressemblances, mais aussi des différences. La culture roumaine est très riche, tout en étant plus récente que la culture française. D’ailleurs au début du XXe siècle beaucoup d’artistes d’avant-garde installés en France venaient de Roumanie. Et actuellement les Roumains semblent davantage tournés vers la modernité (nouvelles technologies etc.).
  • Pour le reste, les relations amicales ne sont pas de même nature : Les Roumains parfois ne donnent pas signe de vie pendant longtemps, mais restent amis. Pour les Français, l’amitié doit se manifester plus régulièrement. Cela dit, les cultures roumaine et française ont beaucoup de points communs, et l’amitié entre Roumains et Français est forte. 

 

Quelles sont vos recommandations pour les roumains, pour mieux s’intégrer en France ?

  • Pas de recommandations particulières ; souvent ils parlent bien le français, assimilent bien les coutumes françaises. Et il faut surtout qu’ils restent eux-mêmes !

 

Quels sont les plus grands atouts des roumains en France ?

  • Leur capacité de travail, leur connaissance de la langue et les affinités entre deux peuples latins.

 

Et les principaux points à améliorer ?

  • Je ne sais pas…

 

Qu’est que vous pensez de la communauté roumaine en France ?

  • Elle est très diverses, et il est difficile d’avoir une opinion tranchée et unique. Il y en a qui préfèrent rester entre eux, d’autres qui veulent participer à la vie française… Il semble que les Roumains vivant en France restent très attachés à leurs origines tout en participant à la société française, et c’est bien ainsi.

 

Merci beaucoup, Jean-Pierre!